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A un moment de mon apprentissage
(arrivée au niveau galop 4 classique) la monte traditionnelle ne ne satisfaisait pas complètement : impression de stagner, de ne pas être en phase avec le cheval au niveau de l'assiette, problème
de contact... , je me suis alors mise à chercher à droite à gauche une nouvelle approche du cheval, à travers d'autres disciplines, d'avantage d'extérieur, un peu de voltige et d'attelage mais
rien qui ne m'est passionné plus que ça. Et puis un jour, lors d'un concours hippique, un livre exposé sur un stand de sellerie attire mon attention : »La monte en amazone » de Mme
Cabaud. Pour moi cette discipline était alors associée aux films en costumes et autres reconstitutions historiques et mis à part un souvenir d'une amazone aperçue à un départ de chasse à coure,
je n'en avais jamais vue en vrai et savais à peine que cela existait encore! Je commençais donc à feuilleter le livre et l'aurais sans doute reposer sans plus y prêter attention si la vendeuse ne
m'avait abordée. Il se trouve qu'elle même montait en amazone et en quelque mot, elle a su me donner envie de découvrir cette discipline qui, à l'entendre, ne semblait pas si archaïque que cela
et absolument pas réservée à une quelconque élite. Elle me donna l'adresse d'un centre équestre où je pourrais m'y initier. En y arrivant, toutes mes inquiétudes concernant l'image guidée que je
m'étais faite de ce milieu s'envolèrent.
Il s'agissait d'une ferme équestre, à l'ambiance très familiale et décontractée, loin des clichés! Ici les jupes étaient réservées aux sorties en public, les amazones montaient à califourchon, sur des selles d'occasion, les chevaux étaient pour la plupart d'origine inconnue et le culte des apparences n'était pas de mise. Tout autant que la monte en amazone en elle même, je reconnais que c'est le centre tout entier qui m'a séduite! Dès la première séance, après avoir eu un petit de mal à seller et à me mettre en selle, je me suis sentie particulièrement à l'aise dans les fourches et cette sensation de sécurité ne m'a jamais quitté depuis.
Une fois bien calée dans les fourches, les chutes sont rares. Je peux compter sur les doigts d'une main celles en amazone et encore deux étaient dues à un incident technique : la selle qui tourne, ou ce qui renvoie à un autre point (l'importance de la qualité de la selle!) une fourche qui casse au planer au dessus d'un obstacle. Du coup, débarrassée de la préoccupation de l'équilibre, je me suis sentie beaucoup plus libre pour penser au cheval. En amazone, les aides sont plus fines, de part la position aucun rapport de force est possible, il faut donc chercher un autre mode de communication avec le cheval et cet aspect de la discipline a achevé de me séduire. Certains chevaux, ne se sentant pas comprimés par les jambes du cavalier, réagissent d'ailleurs de façon différente en amazone. Eros m'a ainsi convaincue si j'en doutais encore de persévérer dans cette voie puisque c'est monté en amazone et non à califourchon qu'il a par exemple compris l'arrêt ou réussit ses premiers sauts corrects et ses premiers changements de pieds.
L'aspect sécuritaire et le confort sont les principaux points qui séduisent les néophytes dans la monte en amazone et pour y avoir initié tous les enfants des classes équestres qui avaient lieu au club où je montais alors, pas de différence de sexe : bon nombre de garçons, à l'assiette incertaine à califourchon, se sentaient beaucoup mieux en amazone...D'ailleurs un ami palfrenier avait travaillé dans une écurie privée où il débourait systématiquement les poulains avec une selle d'amazone, car lui se sentait plus en sécurité et il trouvait que c'était une bonne transition entre le sac à patatte et la monte traditionnelle.