Parmi les mots clés des visiteurs arrivant sur le blog, depuis quelques jours, je vois de nombreux "le cheval et l'hiver", "cheval au pré l'hiver" ou autres questions sur comment préparer le cheval à passer l'hiver sans souci, comment adapter les rations du cheval l'hiver...
J'ai déjà effectivement plusieurs articles qui évoquent le sujet, mais comme on m'a envoyé en même temps un article intéressant et très complet sur le sujet , je le partage ici :http://www.laveq.com/
Pour illustrer, photos des deux hivers précédents, chevaux et neige!
Mais en attendant, week-end ensoleillé, profitons-en!
Eros commence de son côté à se transformer en poil de nounours, la texture du poil a changé très vite, alors préparons-nous!
Préparer vos chevaux à passer l’hiver à l’extérieur
Par Sophie Morisset DMV, Diplomate ACVS
|..]un cheval adapté peut très bien passer l’hiver à l’extérieur, certaines conditions doivent être respectées pour assurer la sécurité et la santé de ces chevaux. L’article a pour objectifs de faire le point sur les éléments et les conditions indispensables pour que vos chevaux soient en mesure de rester à l’extérieur tout l’hiver tout en restant heureux et en santé.
1- État de santé
Si l’on pense faire hiverner nos chevaux à l’extérieur, il ne faut pas s’y prendre à la dernière minute. Il y a des choses à prévoir qui, si elles ne sont pas faites, peuvent nous empêcher de garder nos meilleurs compagnons dehors à profiter de l’hiver. Une des premières choses à faire est de s’assurer du bon état de santé des chevaux qui doivent passer l’hiver à affronter les écarts de température et les précipitations qui ne sont pas toujours de la neige. Les températures froides demandent beaucoup d’énergie aux chevaux qui doivent les affronter. Il est donc essentiel que ces derniers ne souffrent d’aucun problème de santé leur soutirant une énergie supplémentaire pouvant compromettre leur stabulation extérieure. Si vous avez l’intention de faire passer l’hiver dehors à vos chevaux, je vous conseille fortement d’en discuter avec votre vétérinaire pour qu’il fasse un bilan de santé complet de vos chevaux, administre les vaccins et les vermifuges appropriés et vous donne des conseils personnalisés pour chacun d’eux afin que ces derniers passent l’hiver avec facilité et que vous les sentiez en sécurité.
Il est évident qu’hiverner à l’extérieur n’est pas possible pour tous les chevaux. Certains auront des problèmes particuliers ou des utilisations trop fréquentes les empêchant de passer l’hiver au froid. C’est pourquoi il est important de s’assurer de leur état de santé et de réfléchir sur leur utilisation prévue avant de décider de les garder à l’extérieur. Si cela s’avérait impossible, pour quelque raison que se soit, il n’en demeure pas moins qu’un cheval ait besoin de sortir en liberté en hiver comme qu’en été.
2- Protection contre le froid
En général, nos hivers sont froids et humides, et comme tout animal à sang chaud, les chevaux sont affectés par les chutes de température. Avant de considérer de les garder à l’extérieur pour des périodes prolongées, il est important de s’assurer qu’ils possèdent les moyens de protections nécessaires pour conserver leur chaleur corporelle.
La protection naturelle Le gras est un isolant, il est donc une excellente protection naturelle contre le froid. On n’a qu’à penser aux baleines et aux phoques avec leur importante couche de graisse sous la peau qui leur permet de survivre dans les eaux glacées de l’Arctique. De plus, la lutte contre le froid nécessite une dépense d’énergie additionnelle et le gras constitue une réserve de cette énergie que le cheval peut utiliser s’il en a besoin. Il est donc important de s’assurer que votre cheval est en bonne condition de chair avant le début de l’hiver. Un bon indice est la présence d’une couche de graisse sous la peau des côtes. Si les côtes sont trop proéminentes, il se pourrait que votre cheval bénéficie de la prise de quelques kilos pour l’aider à se garder au chaud et éviter qu’il ne perde du poids durant la saison hivernale. L’évaluation du poids est aussi importante, car un poids sous la normale peut-être signe de problèmes de santé qui risquent de s’accentuer lorsque le mercure descendra. Votre vétérinaire sera en mesure de vous aider à déterminer de la nécessité de faire les changements nécessaires dans son alimentation pour favoriser la prise de poids ou le maintien d’un poids optimal pour la saison hivernale.
Ah! Les joies du pelage d’hiver. Beaucoup de propriétaires aimeraient ne pas avoir à faire face à ce poil long et épais qui est difficile à nettoyer et qui donne l’impression que son cheval ressemble à un ours. Par contre, la présence de cette toison est indispensable pour tout cheval qu’on veut laisser à l’extérieur durant l’hiver. Ce poil joue un rôle primordial dans la protection de votre cheval contre les froids de l’hiver. Lorsqu’il fait froid, le poil se hérisse emprisonnant une couche d’air qui se réchauffe à la chaleur du corps servant ainsi d’isolant. Il est donc important de s’assurer que son cheval développe un bon poil d’hiver, si ce n’est pas le cas ou s’il est tondu, il serait plus approprié de le sortir lors des belles journées ensoleillées avec une bonne couverture sur le dos.
- Les abris
Bien que les chevaux soient bien adaptés pour combattre les éléments climatiques, il est nécessaire de leur fournir un abri pour les protéger des températures extrêmes. Les vents froids peuvent entrainer des problèmes parce qu’ils balaient rapidement la chaleur corporelle produite drainant ainsi les réserves énergétiques. Les pluies froides et le grésil peuvent aussi être inquiétants, car ils refroidissent la peau par le phénomène de conduction en plus d’aplatir les poils diminuant leur pouvoir isolant. Par contre le froid et la neige lorsque le vent est absent ne sont généralement pas un problème pour les chevaux en santé bien adaptés.
3- L’accès à l’eau
Un cheval adulte de 500kg a besoin de boire environ 25 litres d’eau par jour pour subvenir à ses besoins. Ce nombre est une moyenne et beaucoup de facteurs peuvent faire varier cette quantité. Il serait faux de croire que le froid fait diminuer le besoin en eau de votre cheval et encore moins de penser que la neige est un bon substitue à l’eau. Une des façons que votre cheval a de se garder au chaud est d’augmenter la quantité de foin qu’il mange, car lorsque ce dernier est digéré, il produit de la chaleur. Un cheval qui augmente sa consommation de foin augmente aussi ses besoins en eau. Par contre, il a été démontré que les chevaux boivent moins lorsque la température de l’eau qui est disponible est trop froide. Si le cheval ne boit pas assez et qu’il continue à manger, il devient plus susceptible à développer des problèmes digestifs telles les coliques Il est donc impératif que les chevaux hivernant à l’extérieur aient accès à de l’eau en tout temps et particulièrement lorsqu’il fait très froid. La température de l’eau devrait idéalement se situer entre 2 et 10°C. [...] Notez bien qu’il ne faut jamais ajouter du sel à la source d’eau extérieure des chevaux, que se soient pour l’empêcher de geler ou pour stimuler la consommation d’eau. Assurez-vous plutôt qu’ils aient un bloc de sels minéraux à leur disposition pour combler leur besoin en sel.
4- L’accès à la nourriture
Comme je l’ai mentionné au début de cet article, les chevaux sont des animaux à sang chaud qui doivent maintenir leur température corporelle à l’intérieur de limites assez strictes pour survivre. Le corps du cheval ne déploie que très peu d’énergie à réguler sa température quand la température extérieure demeure à l’intérieur de sa zone de confort. Par contre lorsqu’elle descend en dessous de sa température limite inférieure (entre -15 et 0°C au Canada), la production de chaleur est augmentée. Pour être capable de soutenir cette augmentation d’activité métabolique, le cheval a besoin qu’on lui fournisse un surplus d’énergie. Chez la plupart des chevaux adultes en santé, une diète constituée d’un fourrage de bonne qualité servie à volonté, et l’accès à un bloc de suppléments minéraux est tout ce qui est nécessaire pour qu’ils soient en mesure de conserver leur poids en hiver. En effet, le foin est la meilleure source d’énergie qu’on peut donner aux chevaux hivernant dehors. Le foin contient beaucoup plus de fibre que le grain et la fermentation de ces fibres par la flore bactérienne du gros intestin produit beaucoup plus de chaleur que la digestion et l’absorption des grains dans l’estomac et le petit intestin. Il n’en demeure pas moins que certains chevaux qui ont de la difficulté à conserver leur poids auront besoin d’un supplément de grains en plus du foin qu’il leur est fourni. Cela peut aussi être le cas lors d’hivers particulièrement froids et pluvieux où les demandes en énergie dépassent la quantité de foin qu’un cheval peut manger dans une journée. S’il devient nécessaire de supplémenter vos chevaux en grain, n’oubliez pas de le faire de façon graduelle pour éviter les problèmes de coliques et de fourbure.
5- Le soin des pieds
Pour les chevaux gardés à l’extérieur pendant la saison froide le retrait des fers est recommandé. Leur utilisation chez ces derniers n’est pas nécessaire et pourrait même devenir périlleuse sur des sols dont les conditions sont aussi changeantes que la température. Le port des fers occasionne l’accumulation de boule de neige et de glace sous le pied rendant le cheval plus susceptible aux accidents. La chaleur de la sole fait partiellement fondre la neige qui regèle et qui fermement maintenue en place par les bords du fer, forme une boule de glace. La présence de cette neige glacée sous la sole augmente les chances de glisser et de blessure, mais aussi la possibilité de contusion de la sole, de formation d’abcès, de boiterie, de blessure tendineuse ou ligamentaire. Garder son cheval nu-pied en hiver exige quand même des soins réguliers. Il est certain que si vous avez l’intention de monter votre cheval de façon régulière durant l’hiver ou qu’il a besoin d’un ferrage orthopédique pour corriger une condition médicale, le port des fers sera nécessaire dans son cas.
Nourrir vos chevaux en hiver
Par Sophie Morisset DMV, Diplomate ACVS
Pour que votre cheval soit en mesure de passer la saison froide sans perdre de poids et en gardant sa condition il doit recevoir une alimentation adaptée aux conditions hivernales sous lesquelles il vit. Pour la plupart, une simple augmentation de la quantité de foin sera nécessaire.
Pour qu’un cheval soit capable de maintenir sa température corporelle, il faut qu’il y ait un équilibre entre sa perte et sa production de chaleur. Lorsque les températures extérieures chutent en bas de la zone thermiquement neutre du cheval (zone de confort), les pertes de chaleur au profit de l’environnement excèdent la production de chaleur corporelle. Plus les températures sont froides, plus la perte de chaleur est importante. Le cheval doit alors augmenter sa consommation d’énergie pour augmenter sa production de chaleur dans le but de rétablir l’équilibre. Les sources d’énergie à la disponibilité du cheval proviennent majoritairement de la nourriture qu’il lui ait fournie et de sa réserve de graisse corporelle. Comme la graisse est un important isolant contre le froid, il est préférable que le cheval n’ait pas à l’utiliser pour subvenir à ses besoins énergétiques augmentés. Pour éviter que votre cheval perde du poids tout en étant capable de résister au froid, son apport énergétique devra être modifié en fonction des conditions climatiques auxquelles il est soumis ainsi qu’au niveau de travail qu’il aura à effectuer durant la saison froide.
La zone thermiquement neutre (ZTN) se définit comme l’intervalle de température à l’intérieur duquel le cheval maintien sa température corporelle sans l’utilisation de surplus d’énergie. Cet intervalle dépend du degré d’acclimatation au climat de la région ou il vit. Un cheval vivant au Québec aura une plus grande tolérance au froid (température critique inférieure ou TCI) qu’un cheval vivant en Floride. Au Canada la TCI a été fixée à -15 °C pour les chevaux adultes en bonne santé et, à 0 °C pour les jeunes chevaux en croissance. En dehors de ces limites, le cheval a besoin d’un supplément d’énergie pour répondre à ses besoins. Un autre facteur doit être évalué lors de l’estimation de la résistance au froid d’un cheval : l’état et l’épaisseur de son pelage. Un cheval possédant une épaisse toison d’hiver aura une TCI plus basse qu’un cheval qui a été rasé. De plus un pelage mouillé augmente considérablement la TCI rendant un cheval au pelage d’hiver abondant moins tolérant au froid.
L’apport de nourriture nécessaire au maintien de l’activité métabolique d’un cheval adulte au repos à l’intérieur de sa ZTN représente environ 1,5 à 2 % de son poids. Lorsque les températures chutent sous sa TCI les besoins énergétiques augmentent de 2,5 % par degré sous la TCI. Si on prend comme exemple un cheval de 500 kg qui consomme normalement 2 % de son poids en nourriture, soit 10 kg ou 20 Mcal d’énergie digestible. Une chute de 5 °C sous la TCI correspondrait à une augmentation des besoins en énergie de 12,5 %, l’équivalent d’approximativement 1,25 kg de foin (en tenant pour acquis 2,0 Mcal/kg de foin). Donc pour chaque diminution de 5 °C sous la TCI une augmentation de la ration correspondant à 0,25 % du poids du cheval doit être faite. Lors de l’évaluation de la ration, il faut aussi prendre en considération l’effet du vent et de la pluie, car ils affectent la tolérance au froid. Pour une même température avec de la pluie et des vents, les besoins énergétiques sont beaucoup plus grands.
Chez la plupart des chevaux adultes en santé, une ration constituée d’un fourrage de bonne qualité servie à volonté, l’accès à un bloc de suppléments minéraux et de l’eau tempérée (2 à 10 °C) est tout ce qui est nécessaire pour qu’ils soient en mesure de résister au froid et de conserver leur poids durant l’hiver. En effet, le foin est la meilleure source d’énergie qu’on peut donner aux chevaux hivernant à l’extérieur. Le foin contient beaucoup plus de fibres que le grain et la fermentation de ces fibres par la flore bactérienne du caecum et du gros intestin produit de la chaleur que la digestion et l’absorption des grains dans l’estomac et le petit intestin ne fait pas. Il n’en demeure pas moins que certains chevaux auront de la difficulté à maintenir une production d’énergie nécessaire à leurs besoins durant les plus grands froids. On parle ici plus particulièrement des chevaux âgés, des juments en fin de gestation, des chevaux avec des problèmes de santé chroniques ou tout simplement de ceux qui on naturellement du mal à conserver leur poids corporel. Dans ces cas, il est recommandé de faire appel aux conseils de votre vétérinaire pour adapter la ration aux besoins particuliers de ces chevaux et dans certains cas de considérer de les garder à l’intérieur pendant les périodes plus froides. La supplémentationgrains en peut aussi s’avérer nécessaire lors d’hivers particulièrement froids et pluvieux où les demandes en énergie dépassent la quantité de foin qu’un cheval peut manger dans une journée. S’il devient nécessaire de supplémenter vos chevaux en grain, n’oubliez pas de le faire de façon graduelle pour éviter les problèmes de coliques et de fourbure.
Afin de réduire la compétition entre les chevaux qui sont des animaux sociaux fonctionnant à l’intérieur d’une hiérarchie de groupe et de permettre à tous d’avoir accès à une quantité de nourriture adéquate, il faut s’assurer qu’il y a plus qu’un seul endroit où le troupeau peut se nourrir. Les chevaux dominants ont tendance à empêcher les moins agressifs de manger, même si la quantité de nourriture est suffisante pour tous. C’est pourquoi on recommande l’utilisation de plusieurs stations espacées chacune avec assez d’espace individuel pour chaque cheval (environ trois mètres). L’utilisation de mangeoires est une bonne idée pour limiter les pertes, mais le foin peut aussi être laissé au sol à plusieurs endroits différents.
Les pâturages d’hiver ne devraient pas être considérés comme source de nutriments adéquats pour les chevaux gardés au champ en hiver. Leur valeur nutritive est insuffisante pour subvenir à leurs besoins énergétiques. L’utilisation de fourrage avec une énergie facilement digestible est recommandée. Les foins trop ligneux sont faibles en énergie, car ils contiennent peu de fibres digestibles, un mélange de foin de luzerne et de mil de qualité est généralement suffisant pour répondre aux besoins de la plupart des chevaux.
Quelques préparatifs à faire aussi côté cavalière, vérifier l'état des gants, boots fourrés, bonnet "à oreilles" , chaussettes de ski, sous-gants en soie, et autres polaires, qui vont assurer un look peut-être pas très élégant mais efficace!