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Je reprend la série commencée l'année dernière, à partir de l'ouvrage
Ecuyers et écuyères: histoires des cirques d'Europe (1680-1891)
Rappel des premiers articles:
écuyères et amazones des cirques d'antan : Caroline Loyo
Ecuyères et amazones des cirques d'antan 2, Pauline Cuzent
Ecuyères et amazones des cirques d'antan 3, Adèle Drouin
amazones et écuyères des cirques d'autrefois, 4, Emilie Loisset
Une nouvelle écuyère de cirque au destin tragique... la comtesse Ghyka
Une nouvelle écuyère amazone de haute école : Elisa Petzold
ADELINA PRICE
Il y a encore quelques années, la haute école était le privilège exclusif de l'écuyer; à lui appartenait le savoir de faire exécutera un cheval tous les airs de manège connus jusqu'à ce jour : le rassembler, l'équilibre; le tact dans l'emploi des aides, le développement dans les allures artificielles étaient l'apanage du sexe fort.
Depuis peu, la femme (toujours curieuse) est apparue; elle a pris son rôle au sérieux, et, sous la conduite et la direction de grands professeurs équestres, elle est arrivée à se produire et à se servir du cheval tout autant et aussi bien que l'homme.
Je dirai même plus, les obstacles sont plus grands pour l'écuyère. Pour dresser le cheval d'école, l'écuyer a l'emploi de ses deux jambes et aussi de ses deux mains ;l'écuyère, par la conformation de la selle et de sa position à l'épaule gauche du cheval, n'a comme aide que sa jambe gauche, et comme direction que la main gauche, la main droite servant généralement à l'emploi de la cravache. Ces difficultés ont été cependant vaincues par le tact de certaines écuyères. N'avons-nous pas tous vu et admiré, au Cirque d'Été, Adelina Price, une des meilleures élèves de M. Victor Franconi?
Adelina n'était pas née pour la haute école; elle appartenait à cette innombrable famille des Price, dont on voit des membres dans toutes les troupes d'Europe. Au Cirque d'Hiver, où elle était engagée avec ses cousins et cousines, pour faire un numéro, elle fut remarquée par M. Franconi, qui, voyant qu'il y avait quelque chose à faire avec elle, lui donna ses premières leçons. Sa distinction, sa tournure gracieuse devaient, dans les mains d'un tel maître, lui faire franchir rapidement lespremières difficultés de la haute école.
Elle ne parut cependant en public, au Cirque d'Été, qu'après trois ans d'études sérieuses. Ses débuts furent couronnés de succès, et elle se montra la digne émule de ses devancières.
Son cheval exécutait tous les airs de manège avec une netteté et une précision remarquables ; les difficultés, pour les changements de pieds, du tac au tac, provoquées par l'emploi discret de l'éperon et de la cravache, étaient vaincues. C'était, en un mot, une écuyère d'une grande valeur, ayant la finesse, le sentiment innés, avec lesquels on monte réellement à cheval. La position à cheval d'Adelina Price était correcte et ferme.
A cheval, la finesse et la distinction seront toujours des conditions indispensables pour rendre une femme agréable à regarder ; si elle substitue la force à la grâce, la violence au tact, non seulement elle offre un spectacle pénible à voir, mais tout charme est rompu ; Mlle Price a la finesse et l'élégance d'une écuyère de haut style.
Vous la rappelez-vous sur sa petite jument noire, qu'elle faisait valser à ravir et qui terminait son travail par un trot espagnol des plus remarquables.
Après avoir acheté des chevaux d'école à M. Fillis, elle alla en Allemagne, au cirque Rentz, où elle rencontra Cinquenalli, un de ses camarades d'enfance. Lorsque son engagement fut terminé, elle se maria avec lui et quitta la carrière. Aujourd'hui, elle est avec son mari chez Barnum, en Amérique.
Un autre article:
'I am married. Mr. Cinquevalli was a famous horsewoman – Mdlle. Adeline Price. We have one dear little girl.
(The Weekly Dispatch, London, Sunday, 13 May 1900, p.11c-e)