Un grand merci à toutes les cavalières amazones ou passionnées d'art et d'histoire qui m'ont aidée à réaliser ce dossier récapitulatif!
Un premier article à lire ici peut-être pour savoir ce qu'il en est aujourd'hui de cette façon de pratiquer l'équitation:
Qu'est ce que la monte en amazone?
n'hésitez pas à consulter les articles en lien sur le côté droit du blog autour de la selle d'amazone ou des différentes activités que l'on peut pratiquer ainsi
Au sujet de l'historique :
Il ne s'agit pas ici d'être exhaustif, juste de donner quelques repères historiques...mais en creusant un peu on s'aperçoit que ce n'est pas si simple et que l'interprétation des sources, qui sont déjà rares, n'est pas toujours évidente pour les périodes reculées... petite compilation à travers quelques lectures...
L'antiquité : la femme et le cheval
Il faut remonter à l'Antiquité pour comprendre comment équitation – statut de la femme sont étroitement liée et font de l'histoire de « la femme à cheval » une entrée intéressante pour comprendre l'évolution de la société...
Le nom d'amazone nous entraîne tout droit dans la mythologie grecque....
Hippocrate, Aristote et d’autres auteurs classiques évoquent cette peuplade de femmes guerrières d’Afrique du Nord, qui se brûlaient un sein afin de mieux tirer à l’arc ....Mythe reposant sur une traduction latine dont le dictionnaire grec de A.Bailly propose une version quelque peu différente du "a" (privatif) mazos (sein) en démontrant que le préfixe "a" n'est pas seulement négatif mais « intensif » faisant de l'amazone une femme non pas privée de seins mais aux (deux!) seins robustes.. .
Une société où la femme, à l’égal des hommes, monte à califourchon, tire à l’arc, occupe la sphère militaire… Voir même, dans certaines versions du mythe, ces femmes vivent à l’écart des hommes, ou s’en servent comme esclaves Lysippée, l’une des premières Amazones, ayant décrété que « les hommes seraient astreints à toutes les tâches domestiques, tandis que les femmes combattraient et gouverneraient » (Graves 1999 : 122)
Pour aller plus loin quand au mythe des amazones et sa représentation dans l'art, voir ici
Florence 1 : le sarcophage des amazones
À l’inverse, la tradition occidentale (voir les nombreuses représentations de la déesse gauloise Epona, ou encore une médaille que fit frapper l'Impératrice romaine Faustina Augusta, épouse de Marc-Aurèle la représentant en amazone sur un cerf), montre des femmes montant obligatoirement, non pas à califourchon, mais assises perpendiculairement à la marche du cheval, les deux jambes gracieusement serrées retombant à gauche du cheval.
epona
Une représentation de Thétis, elle aussi jambes à gauche.
La pratique de la monte à califourchon était réputée nuire à la fonction procréatrice des femmes, et cette croyance perdura jusqu'à il y a finalement peu. De plus, la tenue vestimentaire féminine ne rendait guère possible la monte à califourchon.
Le Moyen-Age : l'apparition de la sambue
Le Moyen-Age voit l'apparition de la sambue au XIIIème siècle. Il s'agit d'une selle avec un arçon en bois, formant une espèce de « fauteuil » recouvert d'étoffe.
La dame s'asseyant dans le fond, ses jambes tombant sur le côté gauche du cheval. Le siège était parfois orienté dans l'autre sens, jambes à droites du cheval. Cette position, assez précaire, ne leur permettait pas de contrôler leur monture qui était dirigée par un homme la tenant à pied ou depuis un autre cheval.
Une variante de ces sambues permettait à un homme de s'asseoir à califourchon à l'avant, la femme s'asseyant derrière lui les jambes à gauche (ce que l'on retrouve bien plus près de nous dans les traditions Arlésiennes ou hispaniques mais sans selle spéciale). Une tapisserie du salon François 1er du château de Fontainebleau , représentant une "chasse de l'empereur Maximilien" d'après des cartons flamands du XVI ème siècle montre ainsi une cavalière assise sur une sambue jambes à droite de son cheval et une autre assise en croupe derrière un cavalier, cette dernière jambes à gauche.
Une sambue " deux places"
Une de représentations les plus connues de l'époque étant celle de Jehanne de Boulogne, épouse du duc de Berry (vers 1389), représentée ainsi dans une enluminure des Très riches heures du duc du Berry.
Il ne s'agit là que d'une équitation « passive » pour la femme. Sa position l'empêche d'avoir une action sur sa monture qui est tenue par un homme à pied, ainsi une procession à Londres en 1370
Cette façon de monter perdurera jusqu'au début du XXème siècle dans les milieux modestes, les véritables selles d'amazone étant réservées aux catégories les plus aisées.
Ainsi, plus près de nous:
En parallèle , on continue à trouver des femmes montant à califourchon (Jeanne d'Arc entre autres moins célèbres!),
ainsi sur les Fresques des frères Lorenzetti au Palazzo Pubblico de Sienne.
Ou côté anglais
Chaucer's Wife of Bath
L'évolution de la sambue vit l'adjonction d'une planchette servant de repose pieds. Ce genre de selle permettait aux dames de pratiquer la chasse au vol mais pas une équitation plus sportive.
sceau de Pernelle veuve du comte guy d'Auvergne 1232
Les femmes montaient alors la " Haquenée ", petit cheval un peu lourd qui se déplace à l’amble, allure entraînant moins de déplacements du dos du cheval et donc plus confortable lorsqu’on est assis parallèlement à la colonne vertébrale du cheval.
Décors, broderies, velours, étoffes précieuses, fourrures, planchette en argent garnie de pierres précieuses..la sambue devint un véritable objet d'art.
Brevarium Grimani, mois de mai, par un peintre hollandais du XVème siècle, ajouté au 1594 au trésor de la cathédrale saint Marc de Venise
La Renaissance, les débuts de la véritable équitation en amazone
C'est à la Renaissance, où l'équitation passe progressivement d'un statut militaire à un art, que les femmes vont progressivement commencer à conduire elles mêmes leur monture. Ainsi le duc de Newcastle conseille à son épouse d'être attentive à son cheval pour prévenir « à l'aide de la main de bride » ses réactions.
Une amazone croquée par Dürer dans un bel effort de redressement...vers son beau chevalier!
Détails de la selle de la reine Elisabeth 1ère, livre de vénerie, 1572, on distingue la planchette.
C'est entre le XIV et le XVI que la modification essentielle de la sambue avec l'adjonction de l'ancêtre de notre fourche fixe permis un progrès essentiel dans l'autonomie des femmes à cheval. La position de l'amazone se redresse alors, la fourche permet à l'amazone d'éviter de glisser à gauche, la cuisse droite se trouve peu à peu tournée dans l'axe de l'encolure, les épaules s'orientent perpendiculairement à la colonne du cheval
Si Brantôme affirme que c'est Catherine de Médicis qui l'introduit en France, ce qui lui permit de chasser aux côtés de son mari ( et lui valut de nombreuses chutes) et de mettre en valeur le tour de son mollet , son invention est plus floue...en Angleterre avec Anne l'épouse de Richard II, en Flandres? Marie de Bourgogne morte d'une chute de cheval en 1481 représentée en amazone sur son sceau, montait-elle ce jour là à califourchon ou en amazone , et sur quel type de selle ?
Ce genre de selle ne permettant toujours pas la pratique d'une équitation sportive sans danger que les cavalières intrépides et d'un rang leur permettant pratiquaient alors à califourchon. Ainsi Diane de Poitiers chassait à califourchon.
une selle amazone à 1 fourche, type fin XVI début XVII
Photos de IG Reiten im Damensattel/ Riding sidesaddle
La planchette est remplacée par un étrier-pantoufle
Les débuts de la selle d'amazone tels que Garsault l'imagine en 1741 dans Le nouveau parfait maréchal
La selle progressivement, le dossier disparait peu à peu, pour laisser passer jupes et jupon. L'attitude de l'amazone à cheval, redressée, le rein soutenu, pouvant enfin suivre les mouvements du cheval, gagne en grâce et surtout en solidité. Il devient possible de chasser en amazone, et de conjuguer féminité et sportivité. Ainsi La princesse de Conti , la duchesse de Longueville chassaient le cerf en amazone comme leurs homologues masculins. Toutefois les chevaux étaient soigneusement choisis pour leur calme , dressés avec soin et pour l'essentiel des dames la chasse se suivait de loin et à allure modérée.
C'est l'époque où sont fondées les grandes académies de dressage, époque où l'équitation et le dressage du cheval deviennent un art, époque de Pluvinel, de La Broue...mais académies où les dames montent à califourchon, les deux types de monte coexistant pour les femmes.
En 1669, le maître d’équitation Gabriel du Breuil Pompée leur adresse même un traité théorique au titre significatif : Instruction de la grâce et belle posture que le cavalier doit avoir à cheval, très utile aussi aux femmes, qui, à présent, pour leur commodité et fermeté, prennent la même assiette et posture que le cavalier observe. Les dames peuvent donc suivre certains enseignements académiques et partager les activités d’art équestre des hommes et parfois même diriger ces Académies parisiennes du milieu du xviie siècle : quand le Sieur de Vaux, écuyer du roi, meurt accidentellement en 1655, il est remplacé à la tête de son établissement de la rue de l’Égoût par Charlotte Beaudouin son épouse. Et il ne semble pas qu’elle fasse appel immédiatement à un second maître d’art équestre, puisqu’elle y transmet un temps son propre enseignement... mais sous le nom de son mari.
En revanche, pour l'équitation "de tous les jours", la chasse..., si les textes des traités demeurent bien silencieux sur les techniques de monte recommandées pour les dames, les peintures réalisées par les artistes de l’époque témoignent précisément de la position en selle retenue : de côté « en amazone » (comme cela se confirme au début du xviie siècle sur le tableau des Quatre éléments commandés par le cardinal de Richelieu au peintre Claude Deruet) et non plus à califourchon, comme le laissent supposer les textes médiévaux plus anciens.
De l'ancien régime à la fin du XVIIIème, évolutions de la selle d'amazone
Les deux types de monte coexistent toujours comme au Moyen-Age avec la monte en amazone qui semble être plutôt pour certaines un choix de séduction ou au contraire de vertu , avant de devenir progressivement la seule manière de monter autorisée pour les dames de la bonne société....
Période charnière pour l'histoire des femmes... où la monte en amazone va devenir peu à peu la seule convenable, recul certain du statut de la femme....
Ainsi Aubert, dans son "Equitation des dames", paru en 1842, parle ainsi de la monte des dames sous l'Ancien - Régime: "Depuis un tems immémorial les dames françaises ont monté à cheval, mais à la manière des hommes; ce qui était à la fois disgracieux et inconvenant (...) Quant à l'habit de cheval, il était boutonné par devant de haut en bas et avait à peu près la forme d'une soutane de prêtre; on déboutonnait cet habit par le bas au moment de se mettre à cheval sur une selle d'homme et à califourchon (...) C'est dans ce costume que les dames de la cour de Louis XV allaient au manège, y faisait quelquefois un apprentissage assez long et couraient les chasses royales du cerf et du sanglier sans redouter la fatigue et les dangers de ces sortes de plaisir. Comme cette manière de monter à cheval, à part la bizarrerie des habits, offrait beaucoup plus de solidité que celle adoptée aujourd'hui pour les femmes, il y en avait qui devenaient de véritables écuyers par leur aptitude à monter des chevaux de tête fins et vigoureux dans toute la perfection du manège d'académie".
Côté anglais, chasse en amazone, 1755
C'est alors que Monsieur de Garsault, capitaine des Haras de France, mort en 1778, eut l'idée d'une deuxième fourche pour améliorer les selles d'amazones dont il donne une description très complète dans son ouvrage Le parfait maréchal. Cette fourche se trouve à droite de la première, la cuisse droite se trouve ainsi encadrée par les deux fourches, en berceau. Une poignée à droite permet à l'amazone de rétablir son équilibre le cas échéant. Un coussinet isole la jambe droite par rapport au garrot. La planchette est remplacée par un étrier classique. 3 sangles, un collier de poitrail et une croupière permettent de bien maintenir la selle sur le dos du cheval.
Ce type de selle à deux fourches supérieures fut adopté jusque dans les années 1830
Cette innovation ne permettait toutefois pas d'empêcher la chute de l'amazone si par un mouvement brusque ses fesses se trouvaient déportées à droite.
Une deux fourches en berceau
C'est une selle de ce type qu'utilisait Marie-Antoinette, avec une rampe en plus, reine qui montait semble-t-il tantôt en amazone tantôt, scandale, à califourchon . En 1780, Marie-Thérèse d’Autriche meurt, Marie-Antoinette est libérée et peut enfin s’affirmer. Au risque de l’incompréhension. Témoin, ce tableau de Mme Vigée Le Brun représentant la reine à cheval, non plus en amazone mais à califourchon. Scandale aussitôt. Au peu de respect dont elle fait montre pour l’étiquette, s’ajoute une passion immodérée pour le « dernier cri ». On parlerait d’elle aujourd’hui comme d’une fashion victim, et, note Pierre Arrizoli-Clementel, « elle ferait la Une de tous les magazines de mode ». A noter que Catherine de Russie s'était fait également peindre à califourchon en 1762...dernières "rebelles" avant l'obligation de la monte en amazone?
Catherine II de Russie, portrait officiel, donc en amazone!
Peu d'évolutions durant la Révolution et l'Empire, quelques points de détails, disparition de la poignée, ou de la rampe, un siège large, décoré de surpiqûres, un étrier pantoufle...
Pour éviter que les jupes ne se relèvent sous l'effet du vent, les amazones sont parfois représentées munies d'une sorte de ceinture au niveau des cuisses ou des genoux pour empêcher la robe de se relever!
Une deux fourches avec rampe et poche à mouchoir
Sous la Restauration quelques détails sous l'influence de selles d'amazone venues d'Angleterre : ce sont les premières poches à mouchoir sur le quartier droit, ainsi qu'un système d'étrier pantoufle à bascule plus sécuritaire.
Le XIXème, siècle d'or des amazones, apparition de la 3ème fourche
Ce n'est qu'au XIX, siècle des amazones, qu'avec Pellier et Baucher, sans entrer dans la querelle attribuant la paternité de l'invention plutôt à l'un qu'à l'autre, la clé de la sécurité de l'amazone à cheval fut trouvée avec l'adjonction d'une troisième fourche (notre fourche mobile) pour maintenir la cuisse gauche. D'abord fixe, elle fut ensuite vissée dans l'arçon pour pouvoir adapter son inclinaison à la cuisse de chaque cavalière. Tout devient alors possible en amazone, la monte en amazone était véritablement devenue « l'équitation en amazone » .
Ainsi l'article de L. Gatayes en 1855 « Il est vrai que les sages palefrois, les tranquilles haquenées à douces allures d'amble du bon vieux temps ne bondissaient pas comme les fiers coursiers de nos amazones modernes, mais maintenant celles-ci peuvent résister aux bonds les plus violents... »
Les amazones chassent, telles la duchesse d'Uzès ou de Chartres, connues pour leur hardiesse à la chasse et à l'obstacle.
Elles se promènent au Bois de Boulogne où elles rivalisent d'élégance, ou encore rivalisent de prouesses du côté de la haute école ou du cirque, telle Caroline Loyo, immortalisée par Alfred de Dreux dans son tableau « Les amazones », ou encore Adèle Drouin, montant sans bride.
Noter sur les illustrations que la balancine n'a pas encore fait son apparition
Une amazone de Dreux où l'on voit bien la fourche de droite et l'absence de balancine
Et comment ne pas évoquer Sissi, l'impératrice Elisabeth d'Autriche, amazone passionnée, habituée du manège de l'école espagnole de Vienne où elle pratiquait avec brio la haute école en amazone...
Ou encore la reine Victoria, lisant son courrier en amazone...
A noter que la plupart des chevaux de ces dames sont dressés et mis à la monte en amazone par leurs instructeurs qui n'hésitent pas à monter en amazone
Une trois fourches avec une "bordure" au garde-jambe qui coince la jambe droite, on aperçoit l'attache de la croupière
Certaines selles ont un système de réglage de l'étrivière par le côté droit, ce qui permet de régler son étrivière à cheval sans être gênée par la jupe.
Depuis cette découverte de la fourche basse, l'inutilité de la fourche du berceau droit apparut, les selliers en réduisirent peu à peu la taille jusqu'à la supprimer complètement, pour arriver aux selles modernes à deux fourches (la première et la troisième inventées) .
Une deux fourches et demi avec "boudin" de garde-jambe
Détail d'une fourche...élégance
La balancine et l'utilisation de sangles larges font leur apparition, tandis que croupière et collier de chasse disparaissent.
Une autre deux fourches et trace de la troisième,
Peu de femmes à califourchon à cette période, les écuyers tels James Fillis (1834-1913) ne préconisent que la monte en amazone pour les femmes, trouvant la monte en califourchon sans grâce et beaucoup moins sécuritaire, la monte en amazone présentant pour lui moins de risque de chute. (je vous laisse faire vos propres commentaires de la citation!)
« Depuis quelques temps, il est question de dames qui montent à califourchon. Outre que l'amazone perd ainsi toute grâce féminine, il n'y a rien de moins pratique. Que manque-t-il en général aux cavaliers ? L'assiette, c'est-à-dire la solidité. L'assiette manquera bien plus encore aux femmes qui ont la cuisse ronde et beaucoup moins énergique que l'homme. Il est bien inutile de discuter longtemps là-dessus. Les chevaux qui ne sont pas courtisans, feront faire de telles chutes à celles qui voudront pratiquer ce nouveau genre d'équitation qu'elles ne tarderont pas à y renoncer. »
Apparition aussi de surfaix amazone, pour donner l'illusion sur la piste de cirque que l'écuyère monte à cru
Un peintre de cette période Heywood Hardy (1842-1933), qui comme Dreux a représenté de magnifiques amazones...
une autre du même peintre juste pour le plaisir...
Et une version romantique de la femme à cheval...
Léon Cogniet (1794-1880) Le Rêve Fusain et estompe, sanguine et rehauts de blanc - 28,3 x 39,3 cm
1891
L'impératrice Eugénie
amazone d'un tout autre style...
Alice Hayes, auteur du livre "The Horsewoman - A Practical Guide to Side Saddle Riding", sur un zèbre dressé par son mari , à Calcutta.
D'autres amazones du temps de la colonisation, en Inde cette fois ci, s'occupant en reprenant des jeux d'inspiration médiévale,
Le XX ème
1900
Montée du féminisme et déclin de la monte en amazone vont de pair. A l'inverse du passage inverse de la coexistence des deux montes avec une impossibilité pour les femmes de monter autrement qu'en amazone, les femmes revendiquent l'égalité avec les hommes, l'abandon de la monte en amazone pour la monte à califourchon va dans ce sens... ce qui n'est pas du goût de tout le monde!
Ainsi, un article du 13 juillet 1913 dans le New York Times informe que le roi Georges V interdit aux cavalières de monter à califourchon à l'Olympia (Horse show de Londres)lors du défilé devant le roi, pour des raisons de "bienséance", ce qui a entraîné une polémique entre ardents défenseurs de la monte en amazone et tenant de l'égalité et vantant le côté pratique de la monte à califourchon.
Abolition du corset, port du pantalon, cheveux courts, la révolution est en marche! Déjà, :
"C'est vers 1885 que la femme du peintre Jaquet se risqua à monter à califourchon au Bois, vêtue d'une jupe double qui avait un peu l'air d'une "amazone fendue" et divisée en deux. (ancêtre de la jupe culotte) Elle fut l'objet d'une grande curiosité"
Les deux guerres mondiales virent le déclin de la pratique de l'équitation en amazone, à l'exception de la vénerie où le maintien de la tradition de la monte en amazone a perduré.
Les cavalières osèrent sans retenue monter à califourchon et y devenir l'égal – y dépasser les hommes.
En France, ce n'est que dans les années 1970 que les cavalières commencèrent à redécouvrir la monte en amazone.
La selle d'amazone moderne
Une selle moderne de type anglais
Ces selles permettent une monte sportive, en toute sécurité, tout devient possible en amazone.
Des selles particulières
Une particularité de certaines selles anglaises l'outside girthing, ou sanglage apparent à droite
Version western
Version doma vaquera
la selle
à cheval!
Les bardettes
Il existe également des bardettes (selles sans arçon) conçue pour initier les petites filles à la monte en amazone sur leurs poneys.
Une bardette à une seule fourche supérieure...et réversible... à priori d'époque victorienne
voir dans la suite du sujet, le problème de l'orientation des jambes à gauche ou à droite:
D'autres détails...
Une selle avec sa sandwich case...qui servait plutôt à transporter des flasques de remontant!
L'intérieur : la boite pour le sandwich (pain de mie donc forme carrée) et la flasque pour la boisson
De superbes sandwich case ici
http://www.sportingcollection.com/attire/sandwich/sandwich.html
D'autres particularités...le système "porte de garage", que l'on trouve surtout sur les Martin & Martin : une patte métallique bloque le quartier droit "en l'air" pour ressangler sans difficulté d'une main, et maintient ensuite le quartier bien plaqué une fois fermée
Avec porte de garage et étrivière se réglant à droite
Une autre porte de garage ouverte
Une poche à mouchoir...
Jambes à droite ou à gauche du cheval?
Peu d'informations sur le sujet qui me semble intéressant à creuser.
Epona est ainsi beaucoup plus souvent représentée jambes à droite qu'à gauche
et il semble qu'au Moyen-Age les dames de Haut Rang montaient souvent de même. Parmi les explications proposées une association de la gauche et du diable (sinistra)...
En revanche, ensuite cela devient l'exception, parmi les raisons évoquées : jambes à gauche sur une sambue, pour une cavalière droitière, il est plus aisé de tenir la crinière du cheval voir les rênes quand elles commencent à diriger un peu de la main droite que de la main gauche si elle a les jambes à droite.
Autre raison, la dame étant souvent accompagnée par un homme , placé à sa droite pour l'emploi de l'épée, si elle avait les jambes à droite, l'homme risquait de les heurter. Avec une dame jambes à gauche et l'homme placé à sa droite pas de soucis.
Depuis les rares selles à droite correspondent souvent à des problèmes physiques de la cavalière ainsi en Angleterre, la reine Alexandra épouse d'Edouard VII après un accident l'handicapant au genou droit montait jambes à droite, mais aussi à des amazones gauchères.
Pour les cavalières gauchères, la position jambes à droite semble plus aisée : en effet, si l'on monte en bride, la main hors jambe a trois rôles : gérer rêne de bride, rêne de filet et actions du stick remplaçant la jambe. A moins d'être ambidextre et pour avoir moi même essayé de faire cela de la main gauche, ce n'est pas si évident.
Exception qui confirme la règle, à l'époque victorienne, on considérait qu'il était dangereux pour leur croissance que les petites filles montent toujours jambes du même côté en amazone et on leur imposait une stricte alternance , un jour jambes à gauche, l'autre à droite, avec des selles « réversibles » où l'on pouvait visser-dévisser les fourches alternativement des deux côtés.
Un exemple de selle où fourches et garde jambe peuvent passer de gauche à droite:
On trouve également quelques selles à droite du côté du spectacle équestre avec des cavalières exécutant des pas de deux en miroir l'une en amazone jambes à gauche, l'autre jambes à droite.
quelques rares modèles avec fourches de chaque côté, utilisable à droite ou à gauche au choix!
L'équitation en amazone aujourd'hui
La parcours nature de l'international amazone
Du côté des anglaises.... au Champagne!
Un lippizan
La princesse Haya de Jordanie sur un pur sang arabe.
Et comment Lara Croft monte-t-elle à cheval?
En amazone biensûr!
Alors mesdames, à vos fourches!
Cet article sera sans doute mis à jour au fur et à mesure de nouvelles lectures, n'hésitez pas à y revenir, ou à le compléter par vos commentaires!
A poursuivre par un article spécifique autour des étriers et étrivières
étriers et étrivières selle d'amazone
et pour acheter une selle d'amazone
mesures du cheval et de la cavalière pour acheter une selle d'amazone
une selle d'amazone à rambarde, Damensattel aus Südbrasilien, vers 1800