En temps normal, il est assez facile de repérer Eros au pré : ses chaussettes le trahissent! Mais quand après plusieurs jours de pluie, en arrivant en vue du pré, il est difficile de le distinguer de ses copains alezans... la présence du soleil ne suffit pas à faire oublier ma pire ennemie en cette saison... la boue...qui fournit à Eros une belle tenue de camouflage...
...la boue qui
transforme l'entrée du pré en marécage, qui s'insinue partout..qui rend dangereux chaque pas en direction du pré (ça descend et ça glisse, grrrr) .et quand en plus on a plutôt un hippopotame
qu'un cheval....la vision de près confirme mes craintes...les balzanes ont disparu!!!!
...oui tu as beau faire
la jambette...je me demande si je ne vais pas te laisser au pré moi!!! Mais bon si je me suis dépêchée pour arriver aux écuries en tout début d'après-midi pour profiter du soleil, ce n'est pas
pour déclarer forfait maintenant! Ce n'est pas cette madame B qui va me faire renoncer quand même!
...il ne reste plus
qu'à s'armer de courage , patauger à l'entrée du pré pour mettre le licol à la b^te, continuer l'apprentissage du ski boueique pour regagner les écuries (faudrait que j'essaye le ski nautique un
jour, devrait m'en tirer pas mal!!!) , prendre son étrille américaine à deux mains (oh merci génial inventeur de ce merveilleux engin!)..pour s'apercevoir que la couche supérieure de ladite boue
n'est pas sèche et qu'à part l'étaler la dite étrille ne fait rien d'efficace....
Il y a des jours où le
renoncement n'est pas loin et où on ne ferait bien que du travail à pied en attendant le printemps...mais aujourd'hui il fait boue et ce n'est quand même pas cette madame B qui va gagner tout de
même!
Il faut recourir à
l'arme fatale : l'eau! Ouf, la température le permet, et c'est partit pour une petite douche des membres...oh miracle, revoilà les balzanes!
Détente à pied, la boue
sèche, l'étrille peut enfin entrer en action...et c'est partit pour un pansage « minimum montable » : la place de la selle et la tête! Pour le reste on verra après le travail, par ce
que ce n'est pas tout ça mais pendant ce temps l'heure tourne et si l'on veut profiter de se soleil il faudrait peut-être arriver à seller avant qu'il ne se cache!
Pansage minimal : là où ça pourrait frotter!!!
Je n'ose pas regarder ma montre, cela doit bien faire une bonne heure que je suis là et toujours pas à cheval, ni regarder dans quel état je suis...aussi grise qu'étaient les balzanes sans doute...Après tout cela pourrait être pire, en plus il pourrait pleuvoir...
Lui en tout cas
commence en avoir sérieusement assez d'être attaché, ok, on finira le reste après!
Et j'arrive enfin à me
mettre en selle (ah ça fait du bien de s'asseoir et de reposer un peu les bras!) saut que Monsieur est en pleine forme et que pour la promenade pépère on repassera! Vu l'état de gadouille des
chemins et l'énergie de la bête et n'étant pas fan du patinage artistique version glissade dans la boue, retour en carrière et bonne séance de dressage qui se finira par quelques sauts
tranquilles.
Allez...de loin, à contre jour...il est presque propre hein?
Et...retour au pré au
coucher du soleil...ration...Eros est sympa...trop occupé à manger , il attendra que je sois partie pour se rouler....dans quel état vais-je le retrouver demain??? C'est quand le printemps???