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Je profite du temps libéré par les changements d'emploi du temps lié à la neige pour répondre plus en détail à la question de Béa, qui correspond d'ailleurs bien à ma problématique actuelle : comment améliorer le souffle d'un cheval, travailler son endurance... quand les sorties en extérieur sont impossibles?
Et au passage, retour en images sur une séance de monte en amazone hivernale!
Parce qu'en théorie la réponse est simple, et pour avoir Eros en pension depuis 2001 dans une écurie tournée vers l'extérieur et l'endurance, avec des cavaliers aux très bons classements dans
cette discipline, préparation physique du cheval rime avec extérieur!
La progression de la mise en souffle d'un cheval (ou tout simplement l'entretien voir la recherche de l'amélioration de sa condition physique dans notre cas) est assez simple : des longues balades au pas avec du dénivelés, des trottings, an augmentant au fil de séances la durées des phases de trot (de 3 fois 10 minutes à bien plus!), des longs canters.... et de façon générale, sans avoir toujours à notre niveau l'oeil sur le chronomètre un principe simple : long et lent!
Ça c'est la théorie, mais en cette saison comment faire? Des sols gelés ou boueux, les chasseurs, un cheval pour ma part pour qui sortir seul en extérieur reste compliqué, et trouver un compagnon de balade à mes horaires n'est pas toujours simple, bref, en cette saison, l'extérieur se résume bien souvent à n petit tour au pas d'une dizaine de minutes après la séance de travail en carrière, pour que le poil sèche et pour en profiter pour aller brouter quelques brins d'herbe par ci par là!
Comment faire alors lorsque cheval et cavalier sont cantonnés pour les mois d'hiver en carrière ou pire au manège, et que l'on souhaite que son cheval conserve un minimum d'endurance?
Parce que déjà que monte en amazone et look bibendum c'est moyen, si en plus le cheval perd de sa condition, ce n'est pas l'idéal!
Premier de mes constats : augmenter la durée des séances montées par rapport à l'été. Pour être bénéfique pour la condition physique (et pas seulement le travail de dressage, d'assouplissements.. comme à l'habitude de l'été ou le travail du fond est bien distinct et réservé à l'extérieur) une séance doit durer au minimum une heure, en deçà, cela n'a pas de bénéfices sur la fond.
Pour plusieurs raisons, l'hiver, comme nous, le cheval a besoin d'un temps d'échauffement plus long, qu'il soit au box ou au pré, il bouge peu, le froid engourdit, et c'est là d'ailleurs que les risques d'accidents musculaires ou tendineux sont très importants au début de séance si on laisse le cheval « jeter son feu » sans échauffement préalable!
Un échauffement plus long donc, et très progressif, pour que le cheval se délie et s'échauffe très tranquillement, en longe ou monté, une dizaine de minutes de petit trot, qui vont s'ajouter à la longueur de la séance de travail, et ne peuvent qu'être bénéfiques à l'entretien de la condition.
Voir augmenter aussi le nombre de séances de travail dans la semaine : à la belle saison, le cheval marche énormément tout au long de la journée au pré pour brouter, là.. plus rien ou presque! Et c'est pourtant le moment où entre l'état des sols, la météo, la nuit qui tombe vite.. on aurait tendance à diminuer notre temps passé à cheval.. alors qu'au contraire , il faudrait l'augmenter.... ne serait-ce qu'une demi-heure de longe au petit trot dont un temps de séance avec quelques barres au sol... c'est toujours mieux que rien!
Penser à varier le type de travail, parce qu'il n'y a pas que la condition physique qui compten le moral aussi! Un jour barres au sol, un jour saut d'obstacles de plus en plus étroit, jusqu'au saut du simple plot....
Deuxième constat, mon cheval n'étant pas tondu, la séance de travail entraîne toujours une certaine transpiration, et la séance va donc s'allonger à l'autre extrémité, par un temps de récupération plus important, le temps que le poil sèche, ce sont à nouveau une dizaine de minutes qui s'ajoutent, au terme de la reprise cette fois, sous la forme d'un petit tour au pas en extérieur, ou à défaut de 10 minutes de pas rênes longues en carrière.
Rien que cela, nous fait déjà des séances de travail allongées d'une bonne vingtaine de minutes par rapport à l'été, ce qui , mine de rien, est déjà une bonne chose quand à l'entretien de la condition physique de cheval.
Troisième constat, pour peu que l'on soit plusieurs cavaliers à se partager la carrière ou le manège, les séances de travail du cheval ne sont pas si intensives que cela, et peu propices au travail de l'endurance, c'est normal, l'objectif est tout autre : travail du contrôle, de l'incurvation, assouplissements, apprentissage d'exercices de dressage, travail à l'obstacle, j'en passe et des meilleures, mais si l'on va parfois travailler la résistance (efforts répétés à l'obstacle pendant la minute que dure l'enchaînement d'un parcours par exemple);je ne parle pas des nombreuses pauses entre deux exercices, et pur peu que l'on soit plusieurs , des moments de discussion, de commentaires des exercices, de papotage et d'explications en tout genre autour de la monte en amazone et de ses aides spécifiques, pendant lesquels le cheval se repose aussi, pour un temps final d'activité assez faible sur l'heure de reprise!
Je me suis d'ailleurs amusée il y a quelques temps à chronomètrer pendant une reprise de dressage en club le temps effectif de trot et de galop... sur une heure passée à cheval, plus de la moitié au pas...
Le travail du souffle n'est donc guère compatible avec travail en manège, aucun cavalier sain d'esprit ne se mettrait à tourner en rond au trot dans un manège pendant une heure ou deux (bonjour le moral du cheval! )
Cependant, en ayant ceci en tête, on peut améliorer un peu les choses... d'abord, regarder régulièrement sa montre!
Dans la phase de travail de la séance, quel que soit l'objectif (dressage, obstacle, travail de la position de la cavalière en amazone..) il est facile (à condition d'y penser, et d'être comme dans tout travail en endurance très à l'écoute de son cheval pour savoir repasser au pas avant d'être dans le rouge), d'augmenter un peu les temps de trot, dans la première partie de la séance, en travaillant au passage les incurvations, les changements de direction, le passage de barres au sol.... mais en restant simplement dans une petite cadence de trot un peu plus longtemps qu'à l'habitude. Ajouter une ou deux minutes de trot par ci par là sur son schéma de séance habituel permet déjà de limiter les dégâts côté souffle en attendant le printemps!
Même chose au galop, un tour de plus par rapport à l'habitude, le travail sur un grand cercle avec une barre au sol ou un petit obstacle... la première séance, on enchaîne 3 ou 4 passages, et, là encore , en étant très à l'écoute, on peut en ajouter un, puis un deuxième, puis peut-être un troisième quelques séances plus tard, à condition de rester dans un petit galop pour rester dans un travail d'endurance et non de résistance. Mais rien n'empêche de terminer la séance par quelques allongements au galop, avant la phase de récupération!
Tablier d'amazone au vent, c'est partit!
Et surtout, là aussi, variété et plaisir : enchaîner plusieurs fois un slalom par exemple et toujours mieux que d'enchainer de simpels tours de piste!
Et vous? Quelques sont vos habitudes pour entretenir la condition physique de vos chevaux l'hiver?
Ps : les photos de la séance montée en amazone ne datent pas de cet hiver... clin d'oeil spécial à Betty.. à propos d'une certaine selle d'amazone qui a changé de propriétaire entre temps!